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Ma première occupation (professionnelle) journalière, depuis des lustres, est de consulter le Journal officiel. Quoi de plus naturel au demeurant…

Ce matin, j’y ai découvert une nouvelle preuve des dérives actuelles liées à une utilisation non maîtrisée du numérique.

Un arrêté portant approbation et publication d’un avenant à la convention constitutive d’un groupement d’intérêt public dans le domaine sanitaire reprend dans son dispositif le texte même d’un arrêté précédent …mais concernant un autre GIP.

Si le nom a bien été changé, l’adresse importune a été conservée.

Pourtant, de mon expérience certes désormais ancienne, un arrêté ça ne se signe pas comme ça. Au débotté. Sur un coin de table.

Ca a obligatoirement été lu et relu par le chef de bureau, par le sous-directeur, par le chef de service et par le directeur. La place de la virgule a été vérifiée, plutôt deux fois qu’une.

Et là, il s’agit d’un arrêté interministériel. Ca en fait des paires d’yeux administrativement scrutatrices !

Eh bien, non ! La bourde, pourtant immense, pas vue ! A désespérer. En est-il de même des erreurs de chiffrage, des raisonnements aberrants ?

Mais là n’est pas le plus grave avec le numérique non contrôlé dans l’administration !

C’est que l’on constate tous les jours que des messages, comportant parfois des prises de positions ou des informations privilégiées, sortent des ordinateurs des administrations publiques sans que l’on connaisse l’identité réelle de l’émetteur, sans que l’on sache s’il était habilité à prendre une telle position ou à diffuser telle information, sans que quiconque n’ait contrôlé s’il n’y avait aucun risque déontologique à adresser ce message à ce destinataire…

Et ce au mépris, le plus souvent, des délégations de signature qui sont censées encadrer les compétences, intuitu persone, de chaque agent public en fonction de son positionnement hiérarchique.

C’est aussi ainsi que l’administration devient progressivement aveugle vis-à-vis de cette activité souterraine et amnésique au rythme des changements d’ordinateurs, encore plus facilement qu’à l’époque du bon vieux pilon auquel on confiait les documents devenus inutiles voire compromettants…