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A une époque où il est bien difficile de connaître la valeur des choses et où le pseudo “gratuit” hante et pervertit l’économie notamment numérique, il ne faut pas être surpris d’assister (et de devoir participer) à des discussions de marchands de tapis ayant pour but de faire baisser les prix, y compris de nos prestations.
 
Tout semble en effet négociable ! Les soldes et les remises quasi-permanents ont créé un phénomène d’addiction.
 
50%, 70 %, 80 % !
2,3, 4 pour le prix d’un !
 
Et allez ! Place aux batteleurs et aux aigrefins de tout poil qui, quoi qu’il arrive, vous escroqueront toujours…
 
Et puis, il y a tel ou tel dont les tarifs sont tellement inférieurs aux vôtres !
 
Qu’importe que le “tel” en question fasse du dumping pour pénétrer le marché ! Qu’importe qu’il s’agisse d’une officine qui ne remplit pas les conditions pour fournir des prestations juridiques ! Qu’importe qu’il s’agisse d’une association qui, en stricte application du droit en vigueur, ne peut intervenir qu’au profit de ses seuls adhérents ! Qu’importe également que cette association soit subventionnée ce qui lui permet de pratiquer des tarifs très en-dessous de ses coûts de production ! Qu’importe que le prestataire en question fasse intervenir uniquement des juniors peu au fait de la question ! Qu’importe que le contrat, conclu sur le minimum syndical en termes de prestations, doive se poursuivre par de très nombreux avenants ! Qu’importe…
 
Le client sera heureux parce qu’il aura conclu au tarif le plus bas ! Qu’il aura négocié ! Qu’il aura obtenu un rabais ! Ah, le rabais ! La société du rabais !
 
Mais celle-là on ne me l’avais encore jamais faite ! “L’étude que nous vous demandons, vous, en tant que spécialiste reconnu du secteur, vous l’avez forcément déjà réalisée pour d’autres, non ?
 
Autrement dit, cette étude qui a donné lieu à des recherches spécifiques, qui est la manifestation d’une compétence, d’une connaissance et d’un savoir-faire particulier devrait être facturée au coût marginal, c’est-à-dire quasiment au coût d’impression !
 
Ben voyons ! Du moment qu’un client précédent à payé la première étude, elle devrait quasiment tomber dans le domaine public et être gratuite pour tous les autres qui sont ou seront confrontés à la même problématique !
 
Pourquoi pas ! Mais j’attends que ce soit la règle générale : pour les fabricants de voitures, les médecins, les architectes, les fabricants de logiciels, les hôpitaux, la nourriture, les vêtements, l’art, … tout au coût marginal ! Et si nos chers commanditaires étaient eux aussi payés au coût marginal, ça donnerait quoi ?
 
J’aimerais bien pouvoir conclure sur une telle pirouette…
 
Cependant, ce serait oublier qu’un conseil juridique est forcément adapté à un contexte et à des demandes spécifiques. Que chaque affaire est comme l’inconnue chantée par Verlaine,chaque fois, ni tout à fait la même. Ni tout à fait une autre“.
Et ça, ça pourraît être payé au coût marginal ?