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Certains coopérateurs sanitaires d’un jour avaient vraisemblablement gardé cette scie de Léo Ferré dans un coin de leur cerveau :
 
Quand c’est fini
N.I. ni-ni
Ça recommence
Tous les juk’-box
A plein tuyau
Pouss’nt la romance
Après le fox
Le boléro
Reprend la danse
Chanson sirop
Dans tout Puteaux
On se croit à Rio !
 
(…)
 
Quand c’est fini
N.I. ni-ni
Ça r’met ça pour la vie !
 
Mais le juge ne les a pas suivi !
 
La société anonyme Polyclinique Saint-Joseph  et la société Centre médico-chirurgical des jockeys avaient conclu une convention constituant le groupement de coopération sanitaire Hôpital privé de Chantilly. La SA Polyclinique avait notifié son retrait du groupement à effet au 31 décembre 2008 mais, à la suite d’un changement de son actionnaire majoritaire, elle a conclu le 30 décembre 2008 avec le Centre médico-chirurgical des jockeys et le groupement un accord prévoyant qu’elle adhérait de nouveau à ce groupement, dans les conditions de la convention constitutive pour une période transitoire de trois mois, renouvelable une fois, et sous condition d’obtenir des autorités administratives le maintien d’une subvention.
 
A l’expiration de ce délai, la subvention n’a pas été renouvelée. Le groupement ayant obtenu, par une ordonnance du juge des référés du 23 mars 2009 la condamnation de la SA Polyclinique à lui verser une provision au titre de sa contribution à la constitution d’un fonds de roulement, a été autorisé par une ordonnance du juge de l’exécution du 15 avril 2009, à faire pratiquer des saisies conservatoires entre les mains de tiers, pour garantir sa créance contre la SA Polyclinique. Celle-ci a alors saisi le juge de l’exécution d’une demande tendant à la nullité de ces saisies.
 
L’arrêt rendu le 4 février 2010, entre les parties, par la cour d’appel d’Amiens a rejeté la demande de la SA Polyclinique, retenant, “par motifs propres et adoptés, que le procès-verbal de l’assemblée générale tenue le 1er avril 2009 par les membres du groupement constate, d’un côté, que le protocole d’accord expire à cette date, faute pour la SA Polyclinique d’avoir obtenu la subvention dans le délai imparti et, de l’autre, qu’un nouveau membre, la société Centre chirurgical de Chantilly, adhère au groupement de coopération sanitaire et qu’il s’ensuit que le 1er avril 2009, le groupement comprenait à nouveau deux membres et ne s’est donc pas trouvé dissous.”
 
La chambre commerciale de la Cour de cassation (Cass. com. 21 juin 2011, N° de pourvoi: 10-18465) casse et annule l’arrêt dans toutes ses dispositions, “Attendu qu’en statuant ainsi, alors que le retrait du groupement de la SA Polyclinique était intervenu à l’expiration de la période de trois mois, le 31 mars 2009 à minuit, ce dont il résulte qu’à cette date, le groupement qui ne comptait plus qu’un seul membre, a été immédiatement et définitivement dissous, la cour d’appel a violé le texte susvisé” (article R. 6133-17 du code de la santé publique dans sa rédaction alors applicable).  
 
Alors, pas de romance ! Quand c’est fini, c’est bien fini !