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En cette rentrée 2012, pour préserver notre système hospitalier, il y a finalement mieux à faire que d'aller s'implanter au Pic de Bugarach.
Ma cuculle frémit de joie en découvrant que pendant la période estivale, le Premier Ministre a renoué avec les arcanes sacrés qui firent les grandes heures d'un Nicolas Flamel ou d'un Cagliostro : le grand œuvre.

Affecter une partie du « grand emprunt » aux investissements hospitaliers relève en effet de la découverte de la pierre philosophale à laquelle les alchimistes attribuaient trois vertus majeures : transmuter les métaux vils en argent ou en or ; guérir les maladies et prolonger la vie humaine au-delà de ses limites habituelles.

Pour ses deux derniers aspects, on conviendra volontiers que l'investissement hospitalier y répondrait légitimement.
Pour le premier, l'actualité confirme cette qualité attendue : après le fer blanc des emprunts structurés et le plomb des taux de crédit, le caractère aurifère du « grand emprunt » ne laisse aucun doute.

On constatera par ailleurs que ce procédé administratif comprendra bien les quatre phases traditionnelles de cette transmutation alchimique symbolisées par la couleur que l'objet concerné prend au fur et à mesure de son déroulement; le noir (calcination), le blanc (lessivage), le jaune (sublimation) et le rouge (incandescence):

–        Noircissement de la situation financière des établissements hospitaliers (bien que cette première étape soit superflue au regard des réalités de calcination budgétaire désormais clairement partagées…).
–        Blanchiment des quelques milliards en suspens (par lessivage interministériel).
–        Jaunissement des directeurs d'établissements non retenus (nécessitant les efforts de sublimation que chaque manageur a su développer).
–        Empourprement des directeurs d'établissements retenus (dont on partagera l'incandescence des satisfécits).

Voilà encore une preuve de l'enracinement de l'hôpital dans ses valeurs développées depuis le Moyen Âge qui m'est si cher !


                                                        Maudyz Le Moine