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Ah ! pourtant, combien de fois ont-ils pu le proclamer, l’afficher, le répéter, le murmurer, le sussurer : les banquiers étaient vos conseils et même vos conseils et partenaires privilégiés …Des qui connaissaient parfaitement leur métier (cela va de soi !), mieux que leurs concurrrents (c’est indéniable !)… Des qui étaient des spécialistes de la finance… De quasi-visionnaires avec leurs salles de marchés bruissantes de golden boys particulièrement affutés… Des qui connaissaient indubitablement parfaitement votre secteur d’activités et vos contraintes spécifiques… Des qui vous mitonnaient aux petits oignons des produits particulièrement adaptés… Des qui vous choyaient, qui ne pensaient qu’à vous et à vos intérêts (…et à ceux que vous leur verseriez), patati-patata…

Et …patatra !
Voilà la crise qui se ramène, madoff et ses complices, les agences de notation qui n’ont rien vu (même les malversations les plus grossières, c’est dire !)…

Les beaux emprunts structurés, bodybuildés, deviennent toxiques !

Et, là …la trouille ! Défaut d’information, défaut de mise en garde, voire – qui sait ? – pis ! Quelle pourrait être l’évolution de la jurisprudence de la Cour de cassation face aux scandales (et pourquoi pas du juge administratif si l’on en juge par le dernier éclat du Conseil d’Etat sur le sujet ?) ?

Alors, on se précipite pour signer une belle Charte, la "Gissler" …

Et tout d’un coup, vous découvrez que votre banquier n’est plus votre conseil ! Non, au mieux, il vous donne des informations … dont il ne sait rien de la validité : c’est pas lui, pas responsable et encore moins coupable…

Si vous signez un contrat, c’est vous tout seuls qui aurez pris la décision …à vos risques et périls ! Le professionnel, c’est vous !

C’est écrit là, partout, sur toutes les pages des moindres documents : "ce document ne constitue pas une offre de contrat, une sollicitation, un conseil ou une recommandation", "les informations n’ont qu’une valeur indicative", "les données peuvent provenir de sources externes dont le banquier ne saurait assumer la responsabilité quant à la pertinence, l’exactitude", "il incombe au seul client d’analyser, d’évaluer, d’apprécier les caractéristiques de produits proposés" et "il lui appartient de s’entourer de tout avis nécessaire auprès de spécialistes financiers, comptables, fiscaux ou juridiques".
Et puis, c’est de notoriété publique "tout crédit comporte un risque de taux sur sa durée" (eh oui ! même les taux fixes !).

Vous voilà donc prévenus : votre banquier n’est plus votre conseil !

Sa prestation étant réduite à sa plus simple expression, il conviendra donc de renégocier sa marge à la baisse !