Scroll Top
Partager l'article



*




Devant la commission du Sénat, aurait été cité en exemple de "gestion tranquille" un legs reçu par les hospices de Beaune en 1280 et mis en vente seulement récemment. Plus de 700 ans d’inaction, voilà assurément un signe incontestable de l’inefficacité bureaucratique de la gestion hospitalière !

Un minimum de culture historique aurait permis d’éviter d’exposer à la vue de tous une telle ânerie. Nos chers donneurs de leçon oublient en effet tout simplement que, pendant très longtemps l’hôpital n’était pas un lieu de soins scientifiques et technologiques mais accueillait les pauvres, les malades, les vieillards, les infirmes, les enfants abandonnés ou orphelins, bref, tous les cabossés et estropiés de la vie. En l’absence de sécurité sociale et d’assurances privées (Eh oui !), les ressources provenaient de la charité exprimée sous forme de dons et de legs. C’est ce qui a permis de constituer le patrimoine hospitalier dont les dotations non affectées (DNA), et, accessoirement, de prendre en charge, pratiquement dans chaque village, pendant plusieurs siècles, la misère du monde.

On rappellera, avec malice, que la loi du 23 messidor an II avait imposé la mise en vente des biens des hôpitaux, mais que, confrontée à des problèmes financiers, la Convention l’avait suspendue et que le Directoire était ensuite retourné au cadre traditionnel de l’assistance, …en rappelant les religieux et en abandonnant la nationalisation des secours publics.

Au moment où de plus en plus de nos concitoyens renoncent aux soins, où les déficits continuent de se creuser et où les prestataires de soins, hôpitaux compris, s’éloignent des populations, la DNA est peut-être une idée moderne !