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L’ancien ministre des affaires sociales et président de la Cour des comptes, Philippe Seguin est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 66 ans.

Il avait l’art des banderilles et ne ratait aucune occasion de fustiger les erreurs de l’administration comme du pouvoir politique. Sa liberté de ton restera proverbiale. Ainsi, en 1981, il prononce un discours pour soutenir l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée nationale.
Nommé en mars 1986 Ministre des Affaires sociales et de l’Emploi dans le gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac sous la présidence de François Mitterrand, poste qu’il conservera jusqu’en 1988, il gardera un intérêt particulier pour les comptes sociaux et la gestion des établissements de santé.
En la matière, sa présentation du dernier rapport de la Cour des comptes sonne comme un testament :On ne doit plus exclure toute augmentation des prélèvements sociaux. “Ce serait une capitulation et l’explosion assurée du système. Je sais que cette idée reste taboue. Mais sans la traiter frontalement, on n’aboutira jamais qu’à de fausses solutions”;.
Philippe Séguin avait alors estimé que les mesures d’économies visant à optimiser le système ne suffiraient plus et qu’il fallait prendre des mesures de grande ampleur. Il avait surtout ajouté que le report de charges vers les mutuelles avait “un caractère anti-redistributif”et était donc contraire aux principes de base de la sécurité sociale.
Président depuis 2004 de la Cour des comptes, on lui doit également une première réforme des juridictions financières (loi n°2008-1091 du 28 octobre 2008 et ses décrets d’application). Celle-ci a enfin adapté les procédures devant les juridictions financières aux exigences de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.