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Au milieu de l’été, l’ANAP (dont on dit qu’elle sera bientôt privatisée…) a lancé un appel à projet concernant la valorisation du patrimoine hospitalier. L’annonce indique de manière tout à fait légitime : "Le patrimoine immobilier constitue, pour les établissements publics de santé, un actif de tout premier plan. Cet actif engendre également des coûts : de fait, l'acquisition, l'entretien et la maintenance du patrimoine immobilier absorbent une part de leurs ressources financières. C'est la raison pour laquelle la gestion active et la valorisation de ce patrimoine immobilier doivent constituer une priorité pour les établissements. L'optimisation de la gestion de leur patrimoine doit ainsi leur permettre de réduire leurs charges et de dégager des ressources afin, notamment, d'abonder des projets d'investissement".

Mais qu’en est-il dans la réalité ? Les hôpitaux peuvent-ils effectivement valoriser au mieux leur patrimoine ?

J’ai connu dans une vie antérieure des établissements hospitaliers qui, abandonnant leur site historique en centre-ville, ont dû abandonner par la même occasion plusieurs hectares comportant souvent des bâtiments qui auraient dû être classés ou inscrits à l’inventaire supplémentaire (détruits depuis. Tant pis pour la beauté des villes, tant pis pour l’architecture, tant pis pour le patrimoine historique…) pour le franc symbolique (c’était avant l’euro).

Il est vrai qu’à l’époque le maire de la commune était président du conseil d’administration ce qui facilitait et justifiait la spoliation de l’établissement public, de l’assurance maladie et de l’Etat qui en avaient assuré le financement, au profit d’opérations immobilières juteuses menées par la collectivité territoriale, quelques sociétés d’économie mixte ou promoteurs influents…

Est-ce que les choses ont réellement changé notamment depuis la loi HPST qui était censée limiter le poids des élus locaux dans les instances décisionnelles des hôpitaux ?

Je n’en suis pas convaincu… Pis, j’ai de nombreux exemples du contraire !

L’hôpital reste souvent la vache à lait… tant pis si cela contrarie ses projets, voire son équilibre financier !

Et que je lui impose, par des voies plus ou moins torves, l’acquisition de terrains ou de locaux à des prix parfois surévalués pour permettre de désintéresser la commune, une clinique privée, un groupement de collectivités, une société d’économie mixte, que sais-je …

Et que je cherche au contraire à acquérir à vil prix des locaux ou des terrains hospitaliers en n’hésitant pas à user des documents d’urbanisme pour en faire baisser (temporairement s’entend) la valeur…

Même les services fiscaux (ex-services des Domaines) s’en mêlent qui divisent souvent par deux ou trois le prix marchand des biens !

Alors, l’appel à projet de l’Anap…