Scroll Top
Partager l'article



*




C’est ce qui ressort nettement du Rapport de la Cour des Comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques qui vient d’être remis au Premier Ministre.

La Cour y rappelle que la relance des investissements hospitaliers au cours de la dernière décennie est la principale cause de l'accroissement de la dette des hôpitaux aqui est ainsi passée de 18,4 Md€ fin 2007 à 30,7 Md€ fin 2011 (en comptabilité nationale).

"En sus des investissements de modernisation, le lancement de nouvelles opérations immobilières a entraîné un alourdissement des charges d'exploitation, qu'il s'agisse de charges financières (748 M€ de charges d'intérêt en 2011) mais également dans de nombreux cas des charges de personnel".

Elle rappelle ses critiques précédentes des Plans "Hôpital 2007" et "Hôpital 2012" tant en matière de choix des opérations "qui n’ont pas tous été l’objet d'une sélection rigoureuse", qu’en matière de financement par le recours massif à l’emprunt.

La Cour s’était notamment inquiétée du nombre important de projets retenus dans la première tranche du plan Hôpital 2012, "dont la pertinence n'était pas
toujours avérée", alors même que toutes les opérations du plan précédent n'étaient pas encore soldées.

Elle relève que le niveau d'endettement des établissements hospitaliers les expose à un risque supplémentaire d'accentuation des déficits d'exploitation, lié au poids des charges financières (748 M€ de charges d'intérêt en 2011).

Elle souligne également le fait que les contraintes nouvelles sur l'accès au crédit rendent plus difficile le financement de l'exploitation d'établissements déficitaires et lourdement endettés, ainsi que les projets d'investissement.

Dans ces conditions, les projets d’investissement "devront se concentrer sur ceux qui sont nécessaires aux soins (maintenance et modernisation d'unités obsolètes)".

Il est clair aujourd’hui que la frilosité des organismes bancaires, y compris des financeurs dits institutionnels, risque de freiner durablement l’investissement hospitalier plus sûrement même qu’une analyse serrée et indépendante des besoins réels de la population affranchie des divers lobbies. La santé publique à la merci des banquiers ?