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On ne s’en doutait pas ! Qui aurait pu penser ! Egalité, Fraternité, etc.

En France, il y a des gens qui sont plus égaux que d’autres ! Et personne ne le savait !

Heureusement, des inspecteurs de l’Inspection générale des affaires sociales et du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux ont été dûment missionnés pour aller ausculter nos zones rurales, bottes, crampons, masques et casques, équipements NBC (ceux qui ont fait leur service militaire savent de quoi il s’agit), escortés vraisemblablement d’une pharmacie et d’un hôpital de campagne dès fois que…
Ils ont étudié, analysé, interrogé, mis en statistiques, soupesé, mesuré, synthétisé et rapporté.
Et voici ce que cela donne en matière de santé. Citations :
– En ce qui concerne les équipements collectifs et les services marchands ou non marchands, le niveau d’accès aux services dans l’espace rural comparé à l’espace urbain serait globalement raisonnable, sauf pour certains services de santé mais aussi les services sociaux, et en supposant toute la population équipée de moyens de transport. Deux constats ressortent en effet d’une comparaison entre catégories d’espace en matière d’accès aux équipements et services. Les éléments chiffrés issus de la base permanente des équipements de l’INSEE présentés en annexe (tableaux XVII et XVIII) montrent en effet que :
– En termes de « nombre d’équipements pour 100 000 habitants », l’espace à dominante rurale n’apparaît pas mal desservi en ce qui concerne le « quotidien ». Mais le milieu urbain est plus riche pour d’autres équipements et services importants, notamment les services sociaux – dont la garde préscolaire –, et les professionnels médicaux et paramédicaux. On observe notamment un important écart statistique pour les services psychiatriques, dont le manque a souvent été souligné au cours des déplacements de la mission.
(…)
– Un deuxième indicateur concerne la population résidant à plus de 15 minutes de ces mêmes services (par la route) ; il diffère entre les différentes catégories de l’espace rural ; les problèmes apparaissent peu importants pour les pôles ruraux et leur couronne ; mais la difficulté est plus forte dans l’espace des « autres communes rurales » ; la part de population « à plus de 15 minutes » ne dépasse 15 % que pour un nombre limité de services, mais notamment, ils concernent tous ceux qui relèvent de la médecine ambulatoire ou hospitalière un tant soit peu spécialisée, et les services sociaux dont la proximité est une qualité essentielle : ANPE, garde d’enfants préscolaires (voir tableau XVII en annexe).
– Les principales questions qui restent posées sont donc d’une part celle des transports publics (desserte, fréquence, coût) et d’autre part celles de certains services comme les services sanitaires et les services sociaux qui conditionnent la sécurité d’une résidence en milieu peu dense et l’insertion sociale (garde d’enfants, ANPE ou mission locale…).
(…)
– Parmi les « sous-équipements » en services de santé, désormais bien identifiés en milieu rural, les lacunes en services de psychologues et de psychiatres posent des problèmes d’autant plus lourds que dans de nombreux cas (et notamment quand interviennent des phénomènes de dépression), la distance constitue un obstacle supplémentaire particulièrement fort à la démarche vers les corps médicaux ou non médicaux spécialisés – c’est notamment un point sur lequel ont en particulier insisté les interlocuteurs rencontrés par la mission dans la Creuse.
(…)
– Dans le domaine de la santé, la prévention est difficile, et les services de soins souvent insuffisants
– [222] Equipements et services de santé en milieu rural sont globalement déficitaires, mais les situations varient toutefois selon la nature de ces services. Certes, l’offre de soins infirmiers, ainsi que les services médico-sociaux en faveur des personnes âgées à domicile ou en établissement, est en général satisfaisante. Mais, au niveau médical, le risque de voir disparaître, sans être remplacés, les généralistes qui couvraient le territoire rural dont beaucoup sont proches de la retraite, est fréquent. Les jeunes médecins préfèrent d’autres conditions d’exercice et de vie. Il y a surtout beaucoup moins de spécialistes en milieu rural, comme le montre le tableau XI en annexe.
– [223] Il y a là un enjeu lourd pour l’avenir, qui suppose d’innover dans l’offre de soins. Les expériences de maisons médicale sont encore modestes, et les nouvelles formes d’exercice, qui commencent à faire l’objet de réflexions – par exemple ici la télémédecine avec le concours de paramédicaux locaux -, en sont encore à leurs débuts.
– [224] La fréquence plus importante du handicap dans les zones rurales, notamment, est à la fois confirmée quantitativement et observée sur le terrain. Les témoignages recueillis comme les données sur l’état de santé de la population rurale montrent qu’un champ important s’ouvre pour le développement de la prévention en santé en milieu rural.
– [225] Deux des difficultés signalées résident dans la rareté des compétences professionnelles disponibles sur place pour concevoir et réaliser ces actions de prévention, d’une part, et dans un écart sensible entre culture urbaine et rurale, cette dernière se montrant souvent moins ouverte aux attitudes préventives, selon certains interlocuteurs professionnels en milieu rural. Ce sont en effet des obstacles, mais ils peuvent être surmontés par une organisation adaptée dès lors qu’une attention spécifique leur est dédiée (déplacements ponctuels, réseaux, réunions d’habitants de villages…).
Ceausescu avait la réponse : Tout le monde en ville !