Scroll Top
Partager l'article



*




Le décret est paru il y a quelques jours, nous l’avons rapporté dans ces mêmes colonnes. Dans la Voix du Nord (version électronique), on peut lire ceci : “« Avec ce décret, issu de la loi Hôpital, patients, santé et territoires, on donne la possibilité aux patients de bénéficier d’une expertise à distance, d’une consultation en ligne », explique la ministre. Le tout en tenant compte des besoins de la population, en concertation avec les professionnels de santé, les élus et l’assurance maladie.

Pour cela, « seuls les médecins autorisés à exercer en France pourront réaliser des consultations dans des conditions définies par le décret qui en garantissent le sérieux ». Les ordonnances établies lors de ces téléconsultations seront donc envoyées par mail ou par voie postale au patient ou à son pharmacien. Roselyne Bachelot estime que ces téléconsultations pourraient « résoudre, par exemple, le problème de la démographie médicale » c’est-à-dire le manque de médecins dans certaines régions. La télémédecine veut en effet répondre à un vrai besoin quand l’offre ne soins n’y répond pas bien, éviter le déplacement des patients, améliorer l’accès aux soins et le suivi des pathologies chroniques ».

J’étais, il y a peu, en province et j’assistais à un échange particulièrement intéressant, en petit comité, sur diverses expérimentations tendant à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées par l’utilisation des NTIC.

On voit fleurir en effet des projets généreux censés faciliter la vie de ces personnes, projets qui utilisent qui un ordinateur portable, qui un téléphone tout aussi portable : contrôle du rythme cardiaque, contrôle de la glycémie, sudoku solitaire (paraît que c’est bon pour la mémoire…), alerte, fonction GPS pour repérer les personnes désorientées, tout est possible, tout est réalisable. Ca peut même permettre de faire ses courses par Internet dans les zones où les épiciers, boulangers et bouchers ambulants de mon enfance ont disparu. C’est dire !

Oui mais voilà !

On s’est rendu compte qu’Internet et surtout le Haut Débit, tout le monde n’y avait pas encore droit malgré le discours très bobo-branchouille-techno-parisianiste. Qu’en matière de téléphonie, il y avait des zones blanches qui risquaient de ne pas disparaître de sitôt (surtout avec la panique savament entretenue suscitée par les antennes-relais).

On s’est aussi rendu compte que, passé un certain âge (non déterminé car variable), l’être humain ne disposait plus des mêmes facilités d’acquisition et d’adaptation que lorsqu’il est plus jeune.

On a relevé aussi que des mains percluses de rhumatismes qui avaient passé leur vie à tenir la charrue, à tailler la pierre, à manier la pelle et la pioche, à ravauder des vieux vêtements ou à guider une pièce sur une machine-outil avaient bien du mal à dompter la souris d’un ordinateur et un clavier azerty et encore plus un smartphone (Faut sortir de polytechnique et avoir des doigts de gonzesse manucurée !).

On a découvert (comment ne le savait-on pas ?) qu’avec l’âge la vue et l’ouïe baissaient…

On s’est même rendu compte qu’une personne désorientée pouvait oublier où était l’ordinateur ou le téléphone portables, quand ce n’était pas le mode d’emploi qui s’était effacé de sa mémoire…

Certains ont même eu le sentiment que ça ne remplaçait pas vraiment le contact humain (Qui t’as vu mamie cette semaine ? Ben … L’Internet Doctor…).

Et la téléconsultation serait la panacée de la réponse à la désertification médicale !

Stupéfiant, non !