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L’IGAS vient de rendre public son rapport au moment même où le PLFSS pour 2011 prolonge l’expérimentation de 2 ans et repousse la réintroduction des médicaments au 1er janvier 2013 (Pierre NAVES & Muriel DAHAN : Rapport d’évaluation de l’expérimentation de réintégration des médicaments dans les forfaits soins des EHPAD sans pharmacie à usage intérieur – Septembre 2010).

On voudrait enterrer la réforme que l’on ne ferait pas autrement. En effet, selon le rapport de l’IGAS :

* il ne serait pas possible à ce jour de dimensionner le complément de dotation soins qui serait nécessaire pour les EHPAD ;

* il serait difficile de bâtir une liste des médicaments onéreux qui seraient pris en charge en sus des médicaments dans la dotation ;

* la réintégration des médicaments serait lourde administrativement et pourrait créer des problèmes de trésorerie pour les établissements en attente de remboursement ;

* la part actuellement prise en charge par les mutuelles ne serait pas négligeable ;

* les établissements pourraient être conduits à refuser des admissions ou à augmenter le recours à l’hospitalisation dès lors que la dépense en médicaments d’un résident serait trop élevée ;

* la réintégration des médicaments pourrait pousser les établissements à se regrouper et à s’approvisionner auprès de PUI, mettant ainsi en danger la survie de certaines officines notamment en zones rurales, ce qui risquerait de renforcer les difficultés de recrutement médical et paramédical sur les territoires concernés.

Et pendant ce temps-là, les EHPAD continuent de payer certains médicaments et dispositifs médicaux au prix du caviar, faute de mise en concurrence efficace et de volumes suffisants..