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« Les religieux sont vêtus, selon la règle, d’une tunique et d’une cuculle qui ont de grands capuces, et sont d’une grosse étoffe blanche ; elles sont fort serrées ; les manches de la cuculle passent peu le bout des doigts, et elles ont à leur extrémité dix pouces seulement de largeur…. la cuculle descend jusqu’aux talons, ou à deux pouces de terre par derrière, et à quatre en devant ». Règle de l’abbaye de Sept-Fonts, dans STE-BEUVE, Port-Royal, t. V, p. 242 3e édit.]

C’est avec un immense plaisir que nous accueillons Maudyz le Moine, dont le cousinage avec Frère Jean des Entommeurs n’est plus à démontrer. Il tiendra désormais une rubrique régulière dans notre blog qui devrait s’intituler : « Sous la cuculle, ou les apophtegmes d’un casuiste ». A vous, Chers Lecteurs, de découvrir pourquoi !

Attention, ce moine est armé. C’est un moine-soldat spécialiste du droit …canon!

Peste ! Boufre ! Foutre ! Ce moine-là n’est pas un passeur de pommade, ni un polisseur de langue de bois, ni un cireur de pompes ! Sa bure est rugueuse comme un gant de crin et sa plume acérée trempée dans le vitriol…

S’il cultive les tropes, use de l’oxymore, de l’antiphrase voire de la paronomase, s’il n’hésite jamais à contrepéter, à litoter ou à hyperboler, s’il ne regimbe face à la périphrase ou ne renâcle devant la prétérition ou l’épanorthose, s’il métaphore, ce n’est jamais gratuitement : la critique est là, ironique ou assassine, le sarcasme invite à la réflexion ! S’il reste dans son siècle, c’est comme, en d’autres temps, un certain habitant de Sirius, pour mieux observer le nôtre et mieux en dénoncer les ridicules, les incohérences ou les bassesses.

Longue vie au Moine ! Nul doute que le monde bloguesque moinera bientôt !

Le rédacteur en chef

Un vrai patron pour l’hôpital !

Un long passé de moine hospitalier, notamment en terre ceinte (d’eau de mer), m’amène, au regard de l’actualité, à repartir en croisade.

Les Templiers, les Hospitaliers de Saint-Jean et les Chevaliers Teutoniques ne contrediraient certes pas l’assertion présidentielle qu’il faut désormais un pouvoir fort à l’hôpital. La mise en place des agences régionales de santé et la litanie des textes réglementaires de la loi « hôpital, patient, santé et territoire » permettent progressivement d’en mesurer le sens réel.

Car les temps changent, la mode évolue : pressés d’en découdre, et grâce au patron élaboré par les modélistes du ministère de la santé, les pouvoirs publics ont conçu le modèle prêt-à-porter pour les directeurs d’hôpital.

A force de se faire tailler des costumes, ces derniers seront désormais habillés pour l’hiver et fort bien écharpés. Pour autant, le bas de laine ne se portant plus guère, il est recommandé de faire plutôt ceinture. A cet égard, il conviendra de ménager ses effets et de prévoir d’essuyer de nombreux revers pour les entretenir soigneusement.

Il n’est toutefois pas envisagé de prendre de gants, mais plutôt une veste destinée à couvrir la chemise (modèle dos large) dont on sait d’ores et déjà qu’il faudra la mouiller et en retrousser les manches, faute d’en faire des effets.

En revanche, à l’inverse du chapeau, la culotte ne se porte plus et se hausser du col comme autrefois est le plus sûr moyen de se faire cravater.

Il est également prévu qu’ils soient dans leurs petits souliers pour ne pas les inciter à pantoufler.

De fil en aiguille, à force de l’épingler en brodant des tissus de mensonges, cette profession de directeur d’hôpital est devenue un bien beau métier à (se) trisser…

Maudyz Le Moine