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Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés

Les animaux malades de la peste

La Fontaine

 

On connaît les désastres du numérique dans nos écoles et nos universités. Tout est là, à portée de clic de souris. Google, Wikipedia, quelques mots-clé …et le moindre apprenti bachelier peut penser et écrire comme Descartes ou Nietsche ou Alain. Tel autre se fait économiste ou historien.

Idem, chez nos intellectuels et hommes politiques. Tous peuvent pondre une somme universitaire de plusieurs centaines de pages chaque année, en plus de leur taf’ quotidien qu’ils continuent d’assumer brillamment…

Tout le monde copie-colle, y compris les âneries et les fote d’autraugrafe. C’est rapide, presque sans risque, et ça peut rapporter gros.

On espérait que les juridictions y échapperaient.

C’est raté !

On savait  déjà que certaines recopiaient des considérants célèbres, ce qui, en soi, ne pose aucune difficulté.

On savait aussi qu’il arrivait que l’on recopie, mot à mot, les écritures de l’une ou l’autre des parties …ce qui est particulièrement flatteur pour leur auteur.

On sait désormais, preuve à l’appui, qu’elles sont malheureusement capables également de copier/coller, avec plus ou moins de bonheur, tout et n’importe quoi.

Un exemple tout frais montre ainsi de nombreuses erreurs dont l’une porte …sur le nom de l’une des parties. A mille lieues de là… En dehors du ressort du tribunal.

Le rédacteur de la décision avait dû se souvenir avoir traité une affaire identique, dans un autre dossier et dans une autre vie, ou avait peut-être demandé à l’un de ses collègues de lui faire tenir des éléments sur une problématique similaire.

Ce qui est certain, c’est qu’au moins l’un des justiciables ne se reconnaîtra pas dans la décision.

Voilà où nous mènent notamment la culture du presse-bouton, de l’immédiateté et du chiffre. Il est vrai qu’il faisait chaud et que l’on n’en avait plus l’habitude…