Depuis plus de 20 ans, les rapports se succèdent pour décrire une situation budgétaire tendue, une démographie des professionnels de santé défavorable, une crise du système hospitalier, l’épuisement des soignants. Les Ministres et leurs cortèges législatifs et réglementaires aussi se sont succédé. Ils ont parfois bouleversé les organisations, les règles de financement, ajouter une noix de beurre dans les épinards, sans réussir pour autant à juguler la dépression dans laquelle s’est enferré l’hôpital public.

L’une des raisons sans doute est qu’il n’a pas été répondu aux interrogations fondamentales des professionnels sur l’identité et les valeurs de l’hôpital public. Sans réponse, comment mobiliser les médecins, les infirmi-ères/ers, les aides-soignant-es/s et toux ceux qui œuvrent aux soins ? Toute réforme d’envergure est vouée à l’échec si elle n’est pas construite autour de valeurs communes irrécusables. Le service public hospitalier, notion issue de la loi de 1970, s’inspirait de valeurs humanistes des lumières et trouvait son fondement dans notre substrat républicain. Ne peut-on aujourd’hui espérer trouver ensemble le ciment de l’hôpital public alors même qu’il reste une des rares institutions aux yeux des citoyens dont l’évidente nécessité s’impose ?

Evidemment pour y parvenir, il s’agirait non plus de seulement gérer mais de faire de la politique.

Nous vous proposons l’interview en quatre parties d’un fin connaisseur des enjeux financiers au sein des hôpitaux publics, M. Tartas, Directeur des finances et des systèmes d’information au CHU de Rennes,  qui va évoquer les mesures d’aide accordées pour la relance de l’investissement.