jurisprudence administrative
Partager l'article



*




quelle prescription disciplinaire pour les agents contractuels ?

Article rédigé par Alice Agard et Maître Caroline Lesné

CA d’appel de Paris – 26 novembre 2021, 26-11-2021, n° 20PA00090

Un agent public non titulaire n’est pas fondé à invoquer un délai raisonnable au-delà duquel l’administration serait forclose à engager une procédure disciplinaire à son encontre. C’est ce qu’a pu juger la Cour administrative d’appel (CAA) de Paris dans un arrêt du 26 novembre 2021.

En l’espèce, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait prononcé une sanction disciplinaire d’exclusion temporaire des fonctions à l’encontre d’un agent administratif. Celui-ci contestait la sanction au motif notamment qu’elle avait été prise au-delà d’un délai raisonnable de trois ans après la commission des faits qui lui sont reprochés. Il visait ici les dispositions aujourd’hui codifié à l’article L532-2 du code général de la fonction publique CGFP.
La Cour administrative d’appel a rejeté ce moyen en considérant que l’agent « n’est pas fondée à invoquer un délai raisonnable applicable, selon elle, à l’ensemble des agents publics, au-delà duquel l’administration serait, compte tenu de l’ancienneté de sa connaissance des faits passibles de sanction, forclose à engager une procédure disciplinaire ».

En effet, un tel délai n’est prévu par aucun texte s’agissant des agents publics non titulaires. Il en résulte que l’agent ne pouvait utilement se prévaloir du délai de 3 ans (lequel est prévu pour les fonctionnaires par la loi du 13 juillet 1983 dans sa rédaction issue de la loi du 20 avril 2016).

En revanche, la Cour estime que le juge administratif saisi d’une demande d’annulation d’une sanction prononcée pour des faits anciens doit apprécier si la sanction prononcée présente un caractère proportionné, « eu égard notamment au temps écoulé depuis que la faute a été commise, à la nature et à la gravité de celle-ci et au comportement ultérieur de l’agent ». Elle considère toutefois en l’espèce que les faits ne peuvent être regardés comme anciens.

 

ARTICLES EN LIEN

13 Mar: Fonction publique hospitalière : une nouvelle prime pour les agents exerçant au sein d’un comité de protection des personnes 

Un décret du 2 mars 2023 a instauré une prime pour les agents de la fonction publique hospitalière exerçant des fonctions au sein d’un comité de protection des personnes (CPP).

13 Mar: Soins psychiatriques sans consentement : interdiction faite au juge de se substituer au médecin !

Dans un arrêt du 8 février 2023, la Cour de cassation a rappelé l’interdiction faite au juge statuant sur le maintien d’une mesure d’hospitalisation sous contrainte de porter une appréciation d’ordre médical.

22 Fév: Soins psychiatriques sans consentement : des précisions relatives au maintien d’une mesure de soins psychiatriques sans consentement en cas de lien entre le tiers demandeur et l’établissement d’accueil  

Dans un arrêt du 14 décembre 2022, la Cour de cassation a apporté des précisions quant au maintien d’une mesure de soins psychiatriques sans consentement en cas de lien entre le tiers demandeur et l’établissement d’accueil.

22 Fév: Soins psychiatriques sans consentement sur décision du préfet : nécessité pour le JLD de caractériser un trouble à l’ordre public

Un arrêt de la Cour de cassation du 26 octobre 2022 a rappelé la nécessité pour le JLD de caractériser un trouble à l’ordre public lors du contrôle d’une mesure de soins psychiatriques sans consentement sur décision du préfet.

22 Fév: Nouvelles questions prioritaires de constitutionnalité en matière de soins psychiatriques sans consentement transmises par la cour de cassation au conseil constitutionnel 

Deux QPC relatives aux soins psychiatriques sans consentement ont été transmises le 26 janvier dernier par la 1ère chambre civile de la Cour de cassation au Conseil constitutionnel.

17 Fév: QPC : constitutionnalité des interdictions de concurrence imposées à certains praticiens d’établissements publics de santé

Dans une QPC du 9 décembre 2022, le Conseil Constitutionnel a jugé constitutionnelles les interdictions de concurrence imposées à certains professionnels de santé.